Nous sommes hors de tout, et notre moteur seul nous suspend et nous fait durer dans ce bi- tume. Ici point de secours. Ici point de pardon pour les erreurs. Il formait cassure dans ce monde.
Trois heures de vol. Je regarde. Des remous pro- fonds me basculent. Tant pis. On verra bien quand on en sortira. Je ne sortirai plus de cette glu, sauf pour quelques se- condes. Je les re- pousse, lui et sa lampe. Quatre heures cinq de vol. Je commence une descente lente, pour me glisser sous la masse des nuages. Je viens de consulter ma carte. Je descends toujours et vire plein nord. Je vole maintenant sous les cumulus. Je vire pour ne pas me laisser prendre dans son filet, je fais du nord-nord-est.
Je suis un homme qui fouille des cendres. Quelle folie! Avec attention je regarde le sol. Nous en re- parlerons au lever du rideau, quand viendra le jour. Le sable a tout bu. Nous retrouvons aussi un peu de raisin et une orange. Et nous inscrirons, avant de partir, notre programme en grandes majuscules sur le sable. Nous marchons au versant de collines courbes.
Nous marchons en raclant la terre de nos pieds, pour inscrire un fil conducteur, afin de reve- nir plus tard. Nous faisons demi-tour, mais en obliquant sur la droite. La chaleur monte, et, avec elle, naissent les mirages.
Il nous faut revenir pour vivre. Nous sommes prisonniers de ce cercle de fer : la courte autonomie de notre soif. Maintenant la flamme monte. Nous regardons resplen- dir dans la nuit notre silencieux et rayonnant message. Je revois les yeux de ma femme. Je ne verrai rien de plus que ces yeux. Ils interrogent. Et ces yeux interrogent. Maintenant nous ne boirons plus. Est-ce notre faute si nous ne pouvons pas at- tendre bien longtemps?
Et puis quelle paix! Je ne puis pas me croiser les bras devant ces naufrages! Pourquoi notre incendie ne porte-t-il pas notre cri au bout du monde? Nous arrivons! Fini notre grand message lumineux. Et simple de grandir. Et simple de mourir de soif. Et non le revolver. On ne nous cherche toujours pas, ou, plus exactement, on nous cherche sans doute ailleurs.
Probablement en Arabie. Je ne subirai aucun supplice. Je ne boirai donc point de sang. Il en est dont il fait le tour avec une visible circonspection. Il en retire deux ou trois coquilles, puis il change de restaurant. Je ne le crois pas. Ou au soleil. Il brille sur cette carapace universelle. Et je marche sur cette en- clume. Et ils me pousse- ront vers la cuisine. Le Nord est rempli, lui, au moins par le chant de la mer.
On ne me trompe pas, moi! Je suis ivre. Je meurs de soif! Et je fais demi-tour. Encore cinquante. Nous fixe- rons ces panneaux au sol avec des pierres. Nous nous la partageons. Me voici, pour une mi- nute, infiniment heureux. Et cependant il y prend beaucoup de plaisir. Mais il sourit de boire son rhum. Finie la soif!
Mais nous avons perdu notre dernier espoir. Il fait jour. En route! On ne nous cherchera plus ici. Ceux que menace notre silence. On ne peut pas ne pas courir vers eux. Je ne sais rien de plus. Mais au nord, le ciel est ce soir pur de nuages. Je les connais, ces at- tractions souveraines! Et moi je pense : « Il y a aussi des som- nambules qui vont se jeter droit sous les locomotives. Ce vertige du vide le prendra et il ne pourra plus faire demi-tour. Et il tombera un peu plus loin.
Il fait nuit. Je retrouve en moi une vieille impression. Il a perdu ses traces! Je ne suis pas fou, ce soir. Je me sens bien. Je suis en paix. Je regarde avec attention.
Je suffoque, je suffoque mais je cours encore. Je suis revenu. Je tourne en rond pour le fuir. Cela me peine de finir par le froid. Cette croix, ces Arabes, ces lampes. Il a tort. Je me sens calme. Je ne bougerai plus, et ainsi je ne souffrirai plus jamais. Un genou. Je ne me croyais pas prisonnier ainsi des fontaines. Si je rentrais, je recommencerais. On ruse avec les forces natu- relles. Je ne me plaindrai pas. De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches?
Je me sens paysan des escales. Ici, tout compte fait, quel luxe! Il me semble que le ciel va blanchir. Je sors un bras du sable. Quand elles se changeront en flammes, je me coucherai.
Cette gorge dure. Nous nous sommes assis, mais il faut repartir. Mais il faut repartir. Le paysage change. Nous marchons maintenant sur du sable.
Comment poursuivrais-je? Hier, je marchais sans espoir. Dans quelques heures, on ne pourra plus nous secourir. Nous hur- lons, mais tout bas. Nous avons attendu, le front dans le sable. Je ne me sou- viendrai jamais de ton visage. Guillaumet aussi dans sa neige. La lo- gique? Bois et va dormir. Ces soldats sans doute ne reviendront pas, mais ils se tai- sent, par pudeur. Et nous buvons notre cognac.
Sur ma gauche, on plaisante. Il caresse une barbe hirsute et roule sur nous des yeux tendres. Le capitaine rit tout bas. Cette sonnerie retentira donc. Et je le regardais dormir. Quelle est donc cette tentation? Elles se laissent caresser, et plongent leur museau humide dans le creux de la paume. Le lait que vous leur apportez, elles viennent le boire. Elles veulent devenir gazelles et danser leur danse.
Vous preniez ce risque les uns pour les autres. Tu es seul juge. Il leur rend les cartouches dont on usera contre lui. Oui, vous avez raison. Vous avez tous raison. Nous vengerons les crimes des bossus. Et certes les bossus aussi commettent des crimes.
Si on les instruit bien, on ne les cultive plus. Mais il est des solutions qui trompent. Alors ils chan- teront leurs cantiques de guerre et rompront leur pain entre camarades. Mais du pain qui leur est offert, ils vont mourir. Mais de telles idoles sont des idoles carnivores. Et les deux adversaires pourrissent ensemble. La guerre nous trompe. Le chirurgien parle un langage universel. Il est une sentinelle. Un caporal y enseignait la botanique. On ne mourait pas dans la ferme.
Il nous faut, dans la nuit, lancer des passerelles. Et je remontais les couloirs en enjambant des corps. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Ceux qui la portent ne la sentent pas. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces creux, ni ces bosses, ni cette laideur. Conrad ne nous montre du typhon que le drame social. Aucun sol, nulle part, ne montre si bien son usure. Nous les connaissions bien. Plus loin, une heure plus tard, nous retrouvions le calme. Trop pur. Aucun nuage.
Je remarquai aussi autre chose. Et ce- pendant je naviguais encore dans un ciel remarquablement calme. Ni tangage ni roulis. Au- cun mouvement de grande amplitude. Le vol demeure rectiligne et horizontal. Je ne ga- gnais plus de terrain. Mes ailes ne mordaient plus sur le dessin du sol. Aucune image de danger ne hantait mon esprit. Comment le vent descendrait-il sous terre? Les pilotes ont confondu une seconde, dans cette valse du pay- sage, versants obliques et plans horizontaux.
La mer est plate. Je respecte ce pic. Dans son « rabatte- ment », comme nous disons. Des torrents ruisselaient sur la mer. Je marchais sur des batteries qui tiraient sur moi. Mais comment aurais-je connu la peur? This expertise comes directly from the lessons we draw from our field projects and serves as basis for change. The Media plays an important role in that, and we provide them with regular press releases. The organization was born in response to events taking place in Algeria at the time, in order to provide direct help to children in need, who were not being helped by existing relief agencies.
Its first operation was to bring Algerian children suffering from tuberculosis to Switzerland for health care. Having experienced difficulties in obtaining visas for the sick children to come to Switzerland, Edmond Kaiser called a press conference to provide information about the situation and about the TDH groups in Germany, the Netherlands and France that were also mobilising to take care of those children.
TDH is still faithful to its original objective — to act for the rights of children most in need — and works to protect children from extreme poverty, economic and sexual exploitation, and violence.
For over 50 years, TDH has assisted hundreds of thousands of children to allow them to exercise their right to a decent life.
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